1er prix, 6ème /5ème

 

Vous me voyez pourtant chaque jour

Sans m’adresser une seule parole

Mais je vous dis souvent, bonjour.

Le fait que je vive sous les bagnoles

Vous fait penser de moi, un chat affreux

Mais cela laisse des avantages sérieux :

 

Je ne mange jamais dans les restaurants,

Mais je ne dépense pas d’argent.

Pour moi, pas de vaisselle,

Je me serre dans les poubelles.

 

Je me promène dans la nuit,

Pas d’heure pour l’école ni pour la sortie.

Et avec mon joli pelage blanc,

Je cours même dans le vent.

 

J’explore des endroits inconnus,

Avec quand même, beaucoup de tenue.

Mais grâce à mes yeux en diamant,

Je ne m’y perds pas souvent.

 

Vous me voyez pourtant chaque jour

Sans m’adresser une seule parole

Mais je vous dis souvent, au revoir.

 

Mérine Soltani, 6ème

 

 

2ème prix, 6ème / 5ème

 

Poésie

 

Elle sait bien

Qu’à la première larme versée,

Les autres larmes viendraient

Et cela ferait un tel vacarme

Qu’on la chasserait

Et qu’elle devrait franchir

Mille montagnes et plaines enneigées

Des océans incommensurables

Et qu’elle en mourrait

 

Alors elle se tait.

 

Héloïse Labet, 6ème

 

 

3ème prix 6ème / 5ème, ex aequo

 

Petit déjeuner d’un dépressif

 

Il a rajouté son médoc

Dans son café amer

En réessayant d’oublier

Tous les malheurs de son passé

Sans une lueur de joie

Il le sait, il ne s’en sortira pas.

Lorsqu’il a bu son lait

Il a voulu se hisser

Pour échapper aux noires

Entrailles de l’enfer

Mais il s’est laissé tomber.

Quand il a glissé

Dans ses pensées

Sans une lueur de joie

Il le sait, il ne s’en sortira pas.

Il croque dans du chocolat

Puis il becqueta dans son bol de Lunastella

Sans une lueur de joie

Il n’a pas tenté

Il s’est écroulé

Son cœur a voulu rester

Mais son esprit l’en a empêché.

 

Camille Lavilla, 5ème

 

 

3ème prix, 6ème / 5ème ex aequo

 

Amour d’enfance

 

Je l’ai aimé

Mais je me suis cachée

Car c’était elle que j’aimais

Ce n’était pas lui

Contrairement à toutes les filles

Je me suis cachée

Par peur de la différence

Il y aurait du avoir indifférence

Mais non c’était la différence

J’ai été inconsciente

Je lui ai avoué

Mais aurai-je vraiment pu

Le lui cacher ?

 

Anonyme

 

 

1er prix, 4ème/3ème

 

Demande de changement de protocole auprès du jury

 

La sonnerie retentit,

Accompagnée d’une amie,

C’est à grands pas que je me dirige vers le CDI

 

Le jour tant attendu est arrivé,

C’est aujourd’hui, que mon attente démesurée,

Va enfin s’arrêter.

 

Car comme chaque année, j’attends ce moment,

Cet instant de vérité, l’arrivée du printemps,

Du printemps des poètes, oui car c’est ça que j’attends.

 

Nous nous précipitons sur cette pauvre Madame Venet,

Pour de nos nombreuses questions l’accabler,

Tout d’abord : quel est le thème de cette année ?

 

Libre

 

Je songe déjà à un premier sonnet,

A des alexandrins par milliers,

A des rimes embrassées… C’est si vaste la liberté !

 

Mais elle rajoute soudain,

Ô mot de mon malheur, si incertain,

Mais aussi, si malin :

 

Thème libre

 

Accablée, je lui lance un regard déterré.

Puis je me mets à la supplier,

Tandis que dans mon esprit embrumé, déjà s’effacent les sonnets.

 

Je n’ai jamais connu de thème si compliqué,

C’était l’insurrection, ou encore l’art, les autres années,

C’était tellement plus facile à aborder…

 

Je peux écrire en prose,

Des poèmes à l’eau de rose,

Ou encore sur la guerre, si je l’ose.

 

Mais ce qui m’est impossible,

C’est bien de ne pas avoir de cible.

En effet, je ne suis pas invincible.

Alors je vous en supplie, à genoux,

Jurés, réveillez-vous !

Levez-vous !

 

Et battez-vous !

Faites-le pour nous,

Qui aimons la poésie comme vous !

 

 

Zoë Voleau, 3ème

 

 

2ème prix, 4ème / 3ème

 

Mes larmes prisonnières

 

Emotions refoulées

Peines accumulées

Dans cette tête trop dérangée

Dans ce cœur trop abîmé

 

Une envie de m’envoler

Pour ne plus penser

Aux épreuves que la vie

Ne cesse de m’infliger

 

Larmes prisonnières

De mon ghetto d’iris noir

Je vous rends liberté

Pour l’éternité.

 

Angèle François, 3ème

 

 

3ème prix, 4ème/3ème

 

Pluie d’un soir

 

Eau diaphane

De couleur vermeille,

Aussi belle que Diane

Tu m’émerveilles.

Faubourg des Balmettes,

Distincte comme des castagnettes,

Je te sens battre la mesure.

Ton allure à triples croches

Nous donne une sensation de verdure

Même si le ton est au reproche.

Tous les alentours sont en liesse

Juste à côté

Se célèbre une messe.

Puissant est ton courroux

Lorsque le soleil devient roux !

Mais douce est ta clémence

Après tes remontrances.

Chaque goutte est un diamant,

Et chaque diamant est ton amant.

Le jour où tu mouras,

Toujours le monde dira :

Belle était cette pluie

Qui nous manque tant aujourd’hui.

 

De belles gouttes frêles dans le ciel.

Un instant.

Un arc-en-ciel

Effacé par le temps.

 

 

Soliman Mas, 3ème